ESSAI Audi R8 V10 5.2 FSI 620 ch restylée 2019
À l'arrière,
le diffuseur redessiné intègre de nouvelles sorties d'échappement arrondies
ovales. L'aileron n'est plus rétractable et s'étend sur toute la largeur de
l'auto donnant un air plus agressif à l’auto. Photo Henri DESVIGNES
… et
techniques
Dix ans et encore plus de mordant
Pour les dix ans de son V10 la R8 s’offre un restylage avec une face avant plus affutée, un arrière plus musclé, un châssis amélioré et un moteur dont la puissance monte à 570 et 620 chevaux sur les deux versions disponibles. Un essai étourdissant !
C’est en
Allemagne sur autoroutes et les routes
sinueuses de la Forêt Noire que nous avons pris le volant de la R8 restylée
Performance avec son moteur V10 5.2 qui
développe désormais 620 chevaux, avale le 0 à 100 km en 3,1 secondes et atteint
les 331 km /h de vitesse maximum.
La nouvelle
silhouette de la R8 V10, moins arrondie, plus acérée, met en évidence ses gênes
sportifs. Photo Henri DESVIGNES
Quelques retouches esthétiques…
La face avant a été légèrement revue avec une
calandre single frame plus large et légèrement inclinée vers le bas, une triple prise d'air sur le capot juste sous les
quatre anneaux rappelant le modèle mythique Ur-Quattro
et un nouveau spoiler. La signature lumineuse évolue avec 4 diodes laser en supplément des feux de route à LED à partir de 70 km/h avec
une portée de 600 mètres. A l’arrière, le changement est radical. Le
diffuseur occupe toute la largeur de l’auto sous les feux à LED avec clignotants dynamiques, au dessus des
nouvelles sorties d’échappement ovales.
Dans l’habitacle, rien ne change à l’exception de sièges baquets chauffants
plus enveloppants, cuir et alcantara ou tout cuir. De
série, on retrouve une climatisation automatique, le Virtual Cockpit avec son
combiné d’instruments numérique et écran couleur central de 12,3 pouces, la
navigation GPS, le régulateur/limiteur de vitesse et l'aide au stationnement
avant et arrière. Dommage que
l’indispensable caméra de recul soit en
option à 730 euros et que les palettes au volant soient en plastique plutôt
qu’en aluminium, matériau un peu plus chic. A ce
niveau, cela paraît un peu mesquin !
Peu de changement dans l’habitacle où le cockpit futuriste permet de tout gérer d’un seul coup d’œil et quasiment sans bouger les mains du volant. Photo Henri DESVIGNES |
Au centre de la voiture à quelques centimètres derrière les
oreilles du conducteur, le V10 atmo, couplé à une boîte à double embrayage à
sept rapport S tronic, a gagné un filtre à particules et bénéficie d'une double
injection, d'un mode roue libre, de la désactivation de cylindres ou encore
d'une lubrification par carter sec pour ne pas déjauger. La puissance est distribuée
aux quatre roues jusqu'à 100 % sur chaque essieu en fonction de la motricité.
Les différentiels avant et arrière gèrent la puissance au niveau de chaque
roue, selon les situations. La
structure composée de 79,6% d’aluminium et de fibre de Carbone CFRP apporte 40 % de
rigidité en plus par rapport à la version précédente et abaisse le poids à 1595
kilos.
En position centrale, le double V10 est accessible par la lunette arrière. Photo Henri DESVIGNES |
Jamais
prise en défaut
Le volant multifonctions bien en mains, nous voilà partis
vers la Forêt Noire depuis Strasbourg. On peut ainsi constater qu‘on peut
rouler en ville avec cette voiture. Le moteur reste très souple à bas régime,
la boîte de vitesse et la suspension pilotée gèrent notre confort. Le 10
cylindres ronronne calmement. Mais sur l’autoroute allemande une pression franche
sur la pédale d’accélérateur et la musique change. Dans un véritable rugissement, on décolle! On passe de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes et on
arrive très vitre à 300 km/h lorsqu’une voiture se décale à gauche, juste devant
nous. Il faut relâcher la pression et freiner. Notre R8 ne bouge pas, reste
ferme sur ses appuis et redevient raisonnable. Sur les rubans d’asphalte
parfaits et secs de la forêt Noire c’est encore mieux. La
transmission Quattro est rassurante, tout semble facile, jusqu’à ce qu’on active
le mode Performance en appuyant sur le petit bouton à drapeau à damier sur le
volant. L’ESP passe en mode sport, moins regardant et la route étant sèche, on
opte pour le mode « Dry » (un mode Wet et un Snow sont aussi
disponibles). Les changements de rapports deviennent plus vigoureux. Le V10
hurle et nous colle le dos au baquet à chaque changement de régime. Les virages
s’enchaînent à un rythme très soutenu et on frôle en permanence la zone rouge
du compte-tours. Grâce à son châssis rigide, sa transmission et son différentiel notre R8 se comporte comme
si elle était collée à la route. La direction, d’une précision chirurgicale,
n’est jamais prise en défaut. Le
différentiel assure la répartition de la puissance de manière admirable pour
permettre à l’auto de rester sous contrôle. De plus les freins
céramiques de notre version d’essai, sont remarquables d’efficacité. Bref, même
pas peur !
Pour un
public averti et bien nanti
Vous l’aurez
compris, l’Audi R8 V10 est une machine merveilleuse, anachronique dans le monde
actuel avec son moteur atmosphérique et ses 620 chevaux. Proche d’une voiture
de compétition, elle s’adresse à un public averti. Cela tombe bien car tout le
monde ne pourra pas se la payer : 174.900€ pour le coupé de base 570 chevaux et 209.600 € pour le coupé de 620 chevaux ! Prix de la version testée 234, 300 €.
Henri DESVIGNES alias Emile Fleuet.
Les Plus
- Moteur d'’exception
- Design fort
- Confort même en utilisation urbaine
- Performances
Les
Moins
- Mesquinerie sur certains équipements
- Tarifs élevés
Fiche
technique
Largeur: 1.94 m
Longueur:4,42 m
Hauteur:1,23 m
Poids: 1595 kg
Volume du coffre : 112 litres
Moteur : V10
5.2 FSI 620 ch,
Atmosphérique, bi-injection
Couple :
580 Nm
Vitesse maximum
: 324 km/h
Consommation: 13,1 l/100 km en mixte, 20 l/100km sur notre
essai
Emissions CO2: 297 g/km (malus maxi 10.500€)
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